Le Wakpou Wakou est pendu au plafond. Tirez lui la queue, il lèvera le bec. Agitez-le et Petit fils chéri lui enverra un sourire tout admiratif.
Attention, quand vous  tirez sur le fil, il est indispensable de proférer simultanément la formule magique : Wakou Wakou.
Autre conseil : baissez donc la tête, fiers concombres : les Wakou Wakou volent bas.
Alors j'avoue, j'aime bien lui tirer la queue  (ou la ficelle, quoi) à cet oiseau là. Impavide, le bec pointé, il surveille la table dévolue aux repas chez Fille Jolie. Mais pas une seule fois il n'a eu part au festin. Regarder, sentir, ne pas toucher. Dure dure la vie pour certains.

Salut oiseau ! Wakou Wakou ! Et vive la folie.

Petites cornes, oreille à pois, girafe, girafon, par les yeux du grand Gigi, que voilà un sourire étincelant. Pas étonnant que la tortue veuille copiner. Une tortue grecque assurément, queue au vent, déjà aussi verte qu'une salade.
Que le gris du temps s'y frotte s'il l'ose, la mauvaise humeur ne passera pas.

Salut les parapluies, para-gris, paragrigri, paradis !

Salut toutes les mamans !

Faut-il être nouille ou masochiste pour faire faire soi-même des colliers de nouilles à ses enfants la veille de la fête des mères ? Inlassablement Fille Chérie s'active : pâte à sel, collier de nouilles, on se déguise, les poneys magiques, comptines, etc ... en sus du  boulot, du jardin et de la maison naturellement. Et donc aujourd'hui : collier de nouilles. Cela s'enfile facile, rien à redire de ce point de vue. Mais je suis déçue, Maman fatigue, les pâtes ne sont même pas peintes. Rouge jaune bleu rouge vert ho ho ce serait mieux. Et qu'on ne me raconte  pas qu'ainsi on va pouvoir les manger. D'ailleurs ce soir, c'est blinis et saumon.

Salut les colliers ! Éphémère sera votre vie !

Aujourd'hui je suis d'humeur à saluer les poubelles. Cet état d'esprit s'instaure quand on est si joyeux qu'on désire partager son bonheur avec le monde entier y compris les exclus ou quand on se sent soi-même une merde.
- Bonjour Poubelle !
- Hon hon
- Tu es un peu en plein milieu. Tu fais une pause ? Tu sens la rose ?
- Je suis en plein milieu parce que tu t'es arrêtée en plein milieu de ton travail. Pousse-moi de là. Tu dois me cacher sous l'escalier.
- Pourquoi te cacher ?
- C'est ainsi. L'homme détourne les yeux de ce qu'il rejette et de ceux qu'il rejette pareil.
- Mais tu es sale et pas très ragoutante.
- Si on me donnait un bain aussi souvent que l'on baigne le bébé, avec des petits gels douches à la myrtille, je serais aussi propre que lui. Et je voulais être jaune, mais personne ne m'écoute.
- Jaune c'est pour le recyclable.
- Tu confonds. Je ne parle pas de couvercle jaune. Je voudrais avoir le corps entier jaune avec plein de tatouages.  Ou  je voudrais être une poubelle peinte par Renoir ou par Turner ou à la limite par Braque.
- Mais ils n'ont jamais peint de poubelles.
- Justement, c'est pour ça. Laisse-moi tranquille. Fais pas semblant de me causer.

Salut ! Tu seras la poubelle, la pou Belle pour aller danser !

Un mur tagué derrière une  vitre taguée du  RER. Bonjour le mur !

De sinistre mémoire, les murs ont des oreilles.

Un slogan de 68 affirmait que "les murs ont la parole". D'une certaine façon, les murs ont changé de langage mais ont gardé la parole. Toi mur, que dis-tu ?

Je suis là j'existe  écoutez moi ne m'oubliez pas vous ne pouvez pas m'oublier  je ne vis pas dans un monde propre et ordonné je crache mes couleurs et mes tags j'ai du courage j'ai du talent du pied de la cité je vous guète du coin de l'oeil je suis rongé à la base moi moi bulles qui aspirent au ciel le noir qui me cerne.

Mur, je ne comprends pas ce que tu dis. N'as-tu jamais entendu parler d'un mur de silence ?

Salut mur ! Chris, c'est ça ?

Tu sais, chaussure, que je t'ai vue pour la première fois alors que tu n'avais que dix jours ? Maintenant, tu es une vielle godasse, c'est vrai tu as déjà un mois. Mais à dix jours  tu étais presque dans le même état. Usure record : rapide et efficace.
La totale : déformées, déchirées, usées, trouées, les scratchs décollés, la semelle qui se barre dans son coin.
Plus de façade, en as-tu pour autant perdu la face ?
Toujours est-il que la maman du petit garçon auquel tu appartiens dit que tu lui fais honte. Le petit garçon lui ne veut pas entendre parler d'une nouvelle paire. Peut-être que le petit personnage dessinée sur le côté lui plait ?
Chaussure, je crois que maman va avoir le dessus ; tes jours sont comptés.

Salut chaussure ! On retient ta marque "Naruto"  (pour l'éviter) !

La femme du voisin l'a envoyé cueillir quelques fleurs d'acacias pour en faire des beignets. Sans doute a-t-il compris qu'elle voulait en faire pour toute l'école maternelle et il a compté large au cas où les enfants de l'école primaire en veuillent aussi.
Elle nous as donc donné quelques beignets ... et son reste de fleurs.

Chouette ! J'adore les beignets !

Oui, j'adore les beignets ... de pommes. Mais les pommes, c'est quand on veut comme on veut, par contre les fleurs d"acacias, c'est maintenant ou jamais (Je parles des fleurs de banlieue, parce que chez moi, c'était il y a 3 semaines).
Et donc les beignets de fleurs d'acacias, nous en faisons une fois par an. Pour les beignets de pommes, rien ne presse. Nous en ferons ... peut-être un jour !

Salut les fleurs ! Vous étiez trop nombreuses : au compost !

Tu veux un peu de démêlant ?

On dirait un jeu : "aide l'eau à rejoindre son amie la plante mais évite les guêpes". C'est cette ressemblance qui m'a donné envie de te saluer, mais je constate que je n'ai pas grand chose à te dire. Un tuyau ?

Un rond en avant, un rond en arrière, un rond et un rond, j'élargis le cercle de ma pensée, je mâche et je mâchonne et finalement je progresse. Ou je piétine et je recule ?

Salut Tuyau ! Scoubidoubidou

- Dis donc, tu m'as tout l'air d'être un crayon de fille.
- Oui. Comment as-tu deviné ?
- C'est parce que tu es très bavard.
- Ah ! (Déçu et vexé). Pas d'autre raison ?
- Mais si gros bêta, cela se voit tout de suite que tu es un crayon de fille.
- Ma couleur ? Mes rubans ? Ma fleur ? Mes ailes ? (Grand sourire)
- Mais non, voyons. C'est juste que c'est écrit.
- (Bouderie)

- Tu aimes écrire des histoires ?
- Pas trop. C'est très fatigant. Mais il suffit que les petites filles me regardent et les histoires sont dans leurs têtes.
- Et dessiner, tu dessines ?
- Des fées, des fleurs, des princesses, des châteaux, des oiseaux, ...

Par décision du peuple, le crayon  Li Lili sera envoyé en rééducation dans le bureau 2005 du sous secrétariat délégué au redressement des trombones.

Salut crayon ! Les filles à droite, les garçons à gauche !

J'ai pris mes huit bonshommes sur les genoux ; normal, Bonne Maman, c'est moi. Je les ai trouvés légers, légers ...  quinze grammes chacun ! Au fur et à mesure que les petites mains se tendaient, ils sont devenus de plus en plus légers, ou plus exactement de moins en nombreux. A se demander pourquoi ils sont emballés individuellement. Pour  qu'ils ne se battent pas dans la boîte ?
Je leur leur ai trouvé le teint un peu anémique. Pour des bis-cuits, ils n'étaient pas très bronzés. Peut-être que chocolat sied mieux au teint que vanille ?
Les petits Messieurs ont eu le succès escompté. Et cela m'attriste. Tant d'ingéniosité pour forcer la consommation. Une si bonne bouille qui masque la recherche du profit, l'incitation à privilégier l'apparence au détriment du contenu. Avec les enfants comme cible.

Il est vrai que les Messieurs sont bons, et agréables à consommer. Mais ils font payer chers leurs charme. Et pour le prix , on n'en a pas lourd. Je suis très en colère contre eux.

Les biscuits devraient être tous laids, que l'on fasse de pimpantes Dames Carotte. Et que Pierre n'exhibe pas ses bonshommes sous le nez de Laura.
Et j'ai un autre regret : la banalisation de l'extraordinaire.

Salut Bonshommes ! Si vous pouviez ne pas tous lever le même bras ...