Bonjour Jules !
Ce n'est pas de ma faute. Je n'y suis pour rien. Il s'appelle vraiment Jules.
Jules est mon nouveau copain.
Du moins, j'espère que Jules et moi allons devenir copains parce qu'il est venu s'installer là, à côté du bureau, et il s'étire le cou pour regarder par dessus mon épaule. D'habitude, je n'aime pas trop qu'on épie ce que je lis ou ce que j'écris. Mais je vais faire une exception pour Jules.
J'attends en échange une parfaite loyauté de sa part.
Règle numéro 1 : il fermera les yeux lorsque je volerai un chocolat.
Règle numéro 2 : il approuvera tout ce qu'il y aura à approuver.
Règle numéro 3 : il ne répondra jamais "je ne sais pas" lorsque je le solliciterai, pour une décision, un avis, une idée.
Règle numéro 4 : il me sourira lorsque je serai triste.
Règle numéro ultime : il me sera loyal et ne cafardera pas auprès de M..
Jules a subi des sévices dans son enfance. Issue de l'immigration équatoriale, sa famille s'est bien aclimatée en France depuis plusieurs générations et est désormais bien assimilée. Mais Jules a été un enfant martyr. Avec trois de ses frères, ils ont été attachés, enlacés, tordus, jusqu'à dissolution de leurs individualités. Jules souffre d'un déficit d'égo et d'un double dédoublement de personnalité. Pour le moment, il a grimpé sur la table basse et ne veut pas en descendre. Va-t-il s'adapter ? Répondra-t-il positivement à mes bons traitements ?
Salut Jules ! D'accord pour copiner ?