Tu comprends, Lapinou, c'est presque la fin de la nuit, et je suis là à te parler, mais  il ne s'agit que de bavardages. Nous n'allons pas pouvoir découvrir notre potentiel créateur, ni définir notre mission de vie, ni retrouver en nous les pulsions primordiales, ni résoudre les tensions entre égotisme et socialisation. Nous pouvons juste aborder les questions annexes : pourquoi aimes-tu les carottes, aimes-tu réellement les carottes, est-ce un amour raisonnable et raisonné, y a-t-il adéquation entre ce que tu aimes et ce qui est bon pour toi, sans oublier l'opportunité d'un régime grec.

D'accord Lapinou, nous pouvons aussi parler de l'image des lapins dans l'imaginaire humain. Pourquoi donc représenter un lapin jouant de la contrebasse ? Quel est le public ciblé ? Est-ce un concept vendeur ?

Voilà le deal. Nous allons publier la copie psychédélique et sauvage que je viens de faire du dessin qui figure sur un petit objet que j'ai là, sous la main. Les visiteurs pourront imaginer l'objet. Petit, petit.

Salut Lapinou ! Et n'oublie pas que si les carottes sont bonnes pour les lapins, les lapins sont bons avec des carottes.

Bonjour le bouton du réfrigérateur ! Tu as vu, c'est l'été, la blogosphère tourne au ralenti. Alors aujourd'hui, je fais juste un bonjour rapide. Mais j'ai deux questions à te poser.

- Comment t'appelles-tu ?  "Bouton du réfrigérateur" ???

Ok, tu t'appelles Fred ! Encore un. Passons à la deuxième question.

- Si je veux qu'il fasse plus froid dans mon frigo, je dis à M. "Monte le frigo" ou "Baisse le frigo" ?

Ok, je fais ça moi-même ou alors je précise "Baisse la température" ou au contraire "moins froid" et dans tous les cas j'évite "plus chaud". D'accord !

Salut Fred ! Et  Passe-moi l'eau fraîche s'il te plait.

Ciel ? J'étouffe.  J'ai tellement chaud. Je ne suis plus habituée à tant de chaleur, la tête embrumée, les jambes sciées.

Tu  nous as envoyé une petite brise, c'est gentil à toi. Mais est-ce vraiment une solution ? Vivre dans un four à chaleur pulsée ne semble pas beaucoup plus enviable que dans un four ordinaire.

Tu ne voudrais pas plutôt me faire un peu de chantilly ? Je ne sais pas, moi, des cumulus, des nimbus, des stratus, je n'y connais rien en nuages, mais tu vois l'idée. Ciel, ce serait vraiment sympa.

Salut ciel !

- Mais où te cachais-tu, je t'avais oubliée toi ? Dommage que tu ne te sois pas manifestée hier.

- J'étais là, dans la salle de bain, et j'ai bien vu que tu ne pensais plus à moi. Il y a plus d'un an que tu ne m'as pas adressé la parole. Et là, subitement, tu te fais toute douce parce que tu as besoin de moi.

- Puisque tu le proposes, c'est vrai que tu peux m'aider. Mais ne crois pas que je sois toute douce. Je me sens l'âme meurtrière. J'ai un plan concernant ces énergumènes qui ont empoisonné ma journée d'hier et ma nuit. Toi et moi allons les gazer, puis je les achèverai d'une manchette derrière l'occiput.

- AniLouve, tu n'es donc plus écologiste ?

- Écologiste, moi ? Je n'ai jamais été écologiste. La nature, la protection de l'environnement, les pesticides, ce ne sont que des fadaises*. Secoue-toi vite qu'on massacre ces diptères. Allez, secoue-toi mieux que cela. Sus à l'ennemi !

- Pschhhh.

- Salut l'arme fatale ! Reste un peu dans le coin si tu veux.

Vous avez vu comme les pestes de chez Pastelle sont souriantes, gaies et colorées ?

Chez moi, rien de tout cela. Les pestes sont de vraies pestes, enquiquineuses, emmerdeuses et énervantes.

Les 30°centigrades ambiants et le petit vent qui souffle sont-ils en cause ? Les voilà anormalement survoltées. Et d'ailleurs, d'où sortent-elles ? Jusqu'ici il n'y en avait quasiment pas.

Or aujourd'hui, elles reviennent sans cesse à la charge, inlassablement lassantes. Elles sont abominables, exécrables, haïssables, hargneuses, méchantes, ce sont des teignes, des poisons, elles m'embêtent, elles m'exaspèrent, elles me rendent folle.

Elles m'asticottent, elles me chatouillent, elles m'attaquent, elles m'agressent.

Elles m'agacent, elles me crispent, elles m'éxcèdent, elles m'irritent, elles m'indisposent, elles m'impatientent.

Le pire est leur amour. Elles m'aiment !  Elles m'ont élue Miss  piste d'aterrissage.

Je vais les écrabouiller, je vais en faire de la pâtée pour mouette, je vais les écraser, les zigouiller, les trucider, les dégommer, les exterminer.

Salut les mouches ! Gare à vos fesses.

Hé hé ! Hé hé hé !

Bonjour le fondant au chocolat ! Bonjour le fondant au chocolat acheté en kit tout prêt à cuire. Enfin, presque tout prêt. Disons carrément qu'il manquait les oeufs et le beurre. Disons que la boîte ne contenait que de la farine, du chocolat et de la levure.

Et autre chose, une fois le beurre ramolli, une fois le mélange remué et le batteur tout sali, il fallait verser la préparation dans un moule à charnière graissé. La bonne blague ! Comme si les adeptes du rayon confection plutôt que du rayon sur mesure disposaient de moules à charnière !

Et alors ?

Le fondant était bien fondant.

M. et moi avons fourni un gros effort et nous l'avons liquidé vite fait bien fait.

Cependant, le temps que je sorte mon appareil photo, il s'est dégonflé. La peur de passer sur mon blog ?

Salut le fondant ! Ta vie fut courte mais généreuse.

Pourquoi croyez vous donc que les hommes viennent en vacances par ici ? Pour l'air marin ? Pour nager ? Plancher ? Jouer au ballon sur la plage ? Pédaler sous le cagnard ? Marcher sous le cagnard ? Allumer le Barbecue ? Boire le pastis sous le parasol ? Mater les filles ? Baratiner les filles ? Jouer à la pétanque ?

Grossière erreur !

Les hommes viennent repeindre leur portail, repeindre leurs volets et lasurer les poutres de leurs auvents.

Si, si, c'est certain. J'ai vérifié.

C'est comme le renouvellement du Sénat, il y a un roulement, ici par tiers tous les ans. Chaque année donc, le tiers des hommes s'adonne à cette passionnante aventure.

Salut les forçats !

Je salue encore un autocollant. Normal, je vis quasiment sur un parking.

C'est un autocollant mensonger, car j'ai bien regardé, il n'y a personne dans le véhicule, ni petit stadiste, ni grand stadiste, ni même un être humain normal. Et c'est tant mieux, tous ces stadistes là ont probablement un lit pour dormir et une table sur laquelle dîner et ils les utilisent. Simplement, ces toulousains sont un peu négligents et n'enlèvent pas le sticker chaque fois qu'ils sortent Bébé de la voiture. Si Bébé est toujours un bébé ...

Passons.

Mais ne trouves-tu pas, petit autocollant, qu'on a vite fait d'enrôler ses enfants dans son propre trip ?

Pile poil, comme je me faisais cette réflexion, en même temps je lisais  "Loup" de Nicolas Vanier, une histoire, dans le grand nord sibérien, d'un clan ancré dans la nature et la tradition et menacé par la modernité et je suis tombée sur cette phrase :

Ton fils ... il faudra bien que tu finisses par l'accepter tel qu'il est, pas tel que tu voudrais qu'il soit.

Allez, zou ! Salut l'autocollant et salut tous les bébés rockers !

- Bonjour AniLouve. J'aurais besoin d'un bouc.

- Plaît-il, Lampe ?

- Il me faut un bouc, je te dis.

- Souris un peu. Plus lumineux le sourire. Pourquoi veux-tu un bouc ?

- Pour déposer ma candidature. Je vais faire actrice porno.

- Remonte un peu les fesses. Ne sois pas si tendue. Cambre davantage les reins. Là, c'est bein Lampe.

- Penche-toi en avant. Tourne  le visage vers la lumière. C'est bon, relache les épaules. Moins crispé, le corps. Parfait, tu es éblouissante. Et le X ressort bien.

 - Maintenant, sur le dos. Pas si rigide. Plus naturelle, s'il te plait. Pense à une glace au chocolat. A une flamme qui te léche les seins. Ferme les yeux. Tu sautes en l'air, ton coeur palpite.

- Ce n'est pas assez sensuel, tout ça. Chaud, plus chaud. Un peu plus de piment. Plus CHAUD !

- C'est mauvais. Ta peau ne capte pas la lumière.  Et tu manques de fluidité. Attends-toi à des désillusions. Il te faudrait un vrai bouc pour apater un agent. Va voir un pro.

- AniLouve, je n'ai pas les moyens. Faisons  un dernier essai dans le noir, on n'y verra que du feu.

- Salut Lampe ! Je crois que tu vas faire un gros bide, et moi avec.

Je salue mon jambon qui a dû subir hier une radio de contrôle aux ultra-violets pour vérifier qu'il ne recèle  aucun passager clandestin ni aucun objet dangereux. Il s'est tiré de cette épreuve avec succès, quoique un peu traumatisé. Le blister renferme quelques intercalaires et 4 tranches, deux sont manquantes. Peut-être en promenade ? Ou peut-être que je les ai mangées ?

Mon jambon se réclame du mouvement  post punk atrabilaire. Il hurle :

• Les épingles à nourrice dans les oreilles, c'est bon quand on a des oreilles, 
• Les épingles à linge, c'est bon lorsqu'on nait assez  affiné et qu'on ne désire pas sécher davantage.

On ne peut pas entendre la suite (et heureusement) car mon jambon est Bayonnais. Même le jour de la fête de la musique, il y a des limites à ce qu'on peut endurer.

Salut le jambon ! Salut les gens bêtes (non, pas vous, les autres) !