Il est temps de reprendre son envol. Rentrer !

Salut la route et salut le chemin !

Trop, c'est trop !

J'en ai chopé une, j'en ai chopé une !

Avec cette hermine mon enquête s'achève.

Un argument ultime a conforté mes conclusions : la pluie dessinée sur les pancartes touristiques.

Et il y a ça aussi :

Affaire classée ! C'est donc bien en Mongolie extérieure que je viens de séjourner.

Salut l'hermine !

- Messieurs, avez-vous vu des traces de la blanche hermine ?

- Quelle blanche hermine ?

- Je dirais même plus, quelle hermine blanche ?

- D'accord, messieurs, dans la douceur régionale, l'hermine ne quitte quasiment jamais sa robe brune, mais l'avez vous vue ?

- Nous ne pouvons pas voir la blanche hermine si elle est brune.

- Je dirais même plus, la blanche hermine n'a pas le droit d'être brune, même avec un pinceau noir.

- Et moi je me demande si vous avez le droit d'être ici, les Dupondt brothers. Au fait, ici, c'est où ?

- Motus et Bouche cousue.

- Je dirais pas moins.

- Salut Messieurs ! Surtout de de la discrétion.

-

Chaussures ! Ce n'est pas parce que vous êtes interdites à l'étage que pour autant vous devez jouer à colin-mail-lard au rez-de-chaussée. Ni à chat perché. Un peu de discernement de votre part serait  bienvenu : il n'y a visiblement pas de la place pour toutes sur l'étagère. Faites la queue, vous irez à tour de rôle. Et arrêtez de vous marcher sur les pieds, nom d'une jambe en bois !

Allez chercher la petite, vous voyez bien qu'elle va se perdre.

Et ne vous éloignez pas. Nous partons bientôt.

Salut les chaussures ! Ah, mais.

Gros cochon tout rond avec ta queue bien tirebouchonnée, inutile de grogner, tu peux te rassurer, tu ne seras pas mangé. Mais vas-y, délivre le message que tu as invoqué pour te retrouver sur mon blog. Vas-y, cochon, parle !

- La rirette, la rirette, la morale de cette histoire c'est qu'en Bretagne on aime les cochons !

Salut le cochon ! Tu as eu une brillante idée.

Espèce de malotru, lâche mon pied, veux-tu ! IMMEDIATEMENT. C'est en Bretagne que tu as appris de telles manières ? Je ne te félicite pas. Si je t'y prends encore une fois je te plie en quatre dans deux cages séparées. Si tu y tiens absolument tu peux croquer les souris et les tomates. Mais les pieds sont formellement interdits. Compris Jacques ?

Salut Jacques. Inutile de verser des larmes.

J'interroge la faune de la maison. Je salue  les deux éléphants, le rhinocéros, la girafe, le zèbre et le lion. Je salue également une souris, une tortue, un pélican, un  héron, un énorme goéland, un âne. Coexistence pacifique. Les plus grands ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Ils restent de bois devant les remarques ironiques. Sauf le coq en faïence, plus susceptible, et la salamandre en mosaïque qui rate toutes les mouches passant à sa portée. Bien entendu les ours sont toujours là. Et une mouette facétieuse arbore un chouchou autour du cou.

Je sors saluer la faune du jardin. Un bel hérisson, assez raplaplat toutefois pour le croire passé sous un rouleau compresseur. Un papillon aux ailes rouillées qui réclame que je sorte la fourmi en fer forgé qui patiente dans un vide poche. Et tout un tas d'insectes ailés, de chenilles, d'oiseaux, d'araignées, et autres animaux vivants qui comptent pour du beurre. Aucun chat.

Je rentre à nouveau dans la maison  pour explorer la chambre des enfants. J'ouvre la porte et la referme aussitôt. C'est surpeuplé la dedans. Il y a même un perroquet.

"Dis-moi les animaux qui hantent ta maison et je te dirai où tu es". Alors où suis-je ?

J’aperçois Bécassine assise sur le vaisselier. Comment est-elle arrivée là ? Dis-moi Bécassine, c'est la Bretagne ici ?

Salut les animaux !

Oh Oh ! On distille des menhirs ! C'est surement comme la soupe aux cailloux. Tout de même, je ne pensais pas qu'on puisse distiller des menhirs. Il doit falloir une certaine dose de magie pour réussir ce tour de force. (Bonjour Merlin).

ATTENTION ! Là c'est du sérieux. Je crois que j'ai découvert l'antre de Surcouf.

Je m'en vais causer à ces barriques, voir un peu ce qu'elles ont dans le ventre.

Du Whisky !  Plus exactement de l'Eddu, c'est à dire du whisky obtenu en distillant du blé noir. Des milliers de litres de whisky. Et du Lambic obtenu en distillant du cidre. Finalement, ici, on ne distille aucun menhir ; d'ailleurs il en reste plein dehors un peu partout.

Allez, je goûte ... De l'Eddu silver, pas mal du tout. Le gold, hors d'âge, non, on ne peut pas en avoir, les réserves ne sont pas assez importantes. Je gôute de l'Eddu Grey Rock, un mélange orge-blé noir. Cela me plaît aussi, plus classique. Je goûte le spécial Brocéliande qui ne vieillit pas comme ses copains dans des futs ayant précédemment contenu du cognac mais dans des tonneaux en chêne de la forêt de Brocéliande. Je renonce à tester le lambic qui ne devrait guerre différer du calva. J'essaie un apéritif avec des herbes : mauvais idée.

Allez, j'achète de l'Eddu ... Et un carton de cidre aussi.

Parfois j'ai vraiment l'impression d'être en Bretagne. Si l'éthylomètre m'y autorise, je continuerai mon enquête les jours à venir.

Salut la distillerie ! Promis, je consomme les cailloux  avec modération.

(Au fait, n'y aurait-il pas une spécialité de cailloux avec de la liqueur dedans ?)

Je suis contente de croiser du blé noir. C'est la première fois que j'en rencontre et j'ignorais même quelle geule ça a. J'ai toujours trouvé la farine de sarrasin en sachet dans mon super marché.

C"est une plante très mellifère, n'est-ce pas le bourdon ?

Avoir trouvé du blé noir ne fait pas pour autant avancer le schmilblic. Sur les 30 000 ha cultivés en France, entre 3 000 et 4 000 le sont en Bretagne, il y a donc au mieux 14% de chance que je sois bel et bien sur le vieux massif armoricain. Majoritairement notre sarrasin est importé de Chine, Pologne ou Canada. Il me semble que je le saurais si j'étais en Chine ou en Pologne. Au Canada peut-être ? (Je comprends la plus grande part de ce qui se raconte autour de moi.)

Les fruits sont des akènes à trois angles, qui contiennent une seule graine.

On m"a dit que le sarrasin était battu. Je pense qu'il s'agit d'un véritable fléau social. Mais il parait qu'on ne bat plus cette chose à la main et que l'on agit désormais méthodiquement et mécaniquement. Certains vont jusqu'à prétendre que le sarrasin aime être battu. Croyez-moi, ces gens là se donnent tout bêtement bonne conscience.

Salut Sarrasin. Qu'aimerais-tu faire lorsque tu seras grand ?