OUI, j'ai le droit de dire bonjour à une paire de fesse, si je veux, et là je veux. Dire bonjour aux chaussures me tente moins.
Salut les fesses ! Vous vous entrainez pour le soir de Noël ? Ce soir là vous mettrez une salopette rouge, et, hum , hum ... Plus "fraîche" ?
Mais vous savez, si vous sonnez à la porte, je vous ouvre.
Vous voulez que je vous tapote un peu, juste pour la poussière ?

Salut les fesses ! Descendez voir.

Voilà que ma brosse se prend pour un pique fleur. Je me demande si c'est un progrès, jusqu'ici elle se croyait hérisson. J'ai emboulé ses piques, des fois que le mois prochain, elle se prenne pour un taureau, non, mais !
Bon, que je vous dise, ma brosse ne fonctionne pas à l'électricité, ni au carburant -vert ou non- et non plus au charbon. Mais un emplacement est disponible  pour un petit capteur photovoltaïque. De quoi me faire hérisser les cheveux sur la tête.

Salut la brosse ! Il y a de l'électricité dans l'air, ne me dis pas que tu t'en brosses ? Tu n'as pas vu les manifs ?

Tous les jours, je la vois, Madame la marquise, qui prend le soleil sous ma fenêtre. Même lorsque le soleil ne brille pas, elle reste dehors. On la croirait insensible aux intempéries, toujours devant sa porte, jamais une écharpe, jamais un imper, ou alors vraiment, il faut qu'il neige pour qu'elle revête son manteau blanc. Mais au soleil, elle se fait plus pimpante, et parfois carrément brillante.

Forcément, maintenant, nous nous tutoyons.

Madame la Marquise, tu as entendu la petite voisine s'essayer à la guitare ? Elle t'a écorché les oreilles ? Ha ha ... Moi aussi. Tu crois qu'elle va persévérer ?
Si je m'entraine, en jetant des petits cailloux sur tes différents pans, ou des moyens cailloux, ou des boulons, je peux donner le rythme. Tu ne veux pas ? Mais pourquoi ?
Tu viens de bousiller toutes mes espérances d'être un jour une grande batteuse.
Comment ça, marquise battue, marquise foutue ?

Salut Marquise au vent ! A demain.

Depuis 1476, armurier du Roy

"Armurier du Roy depuis 1476", panneau tu croyais qu'on allait tomber dans le panneau ?
Non, bien sûr, mais tu as de l'humour et une âme d'enfant et je te pardonne.
Ou c'est purement commercial, mais bon, la vie est dure, je te pardonne aussi.
Ah, ah, tu m'as même fait rire !

Un écu de ce style, il y en a eu un à la maison, encore plus artisanal.
Chevaliers, à vos canassons.

Salut le panneau  ! A  coeurs vaillants, rien d'impossible !

Un brin de raphia, rangé avec les papiers cadeaux,
pour faire de jolis paquets

Le fil d'une vie et les ciseaux des Parques,
Le fil qui relie,
Le fil qui casse, que l'on peut renouer,
Le fil du téléphone, qui rapproche,
Le dernier fil auquel se raccrocher
Le fil blanc dont sont cousues les histoires,
Les fils blancs égarés dans une barbe,
Une vie sur le fil du rasoir,
Le fil qu'il ne faut pas perdre,

Salut le fil, tisse nous un vêtement d'amitié,

Fil barbelé , atrocités.

Hep ! Normalement, les geckos restent à la porte. Mais, bon, tu ne me fais pas peur, tu peux rester accroché à mon mur encore un petit moment si ça te chante. N'empêche que tes frères et toi, vous gagnez du terrain. Avant, j'avais plein de petits lézards tout à fait différents, une autre famille, ils me plaisaient plutôt davantage, et vous les avez quasiment remplacés. Des envahisseurs, quoi.
Pas grave, on va dire que tu portes bonheur.

Salut Dgek' ! Bouffe autant d'insectes que tu veux, ne te gêne pas.

Je n'aime pas les gens qui se font mousser, qui sont contents d'eux, qui s'écoutent parler. Les Moi-Je qui se la jouent perso.
Et toi Pamplemousse Rose, tu aimes te faire mousser ?
C'est plus fort que toi ?
Et  tu es copine avec ce robinet qui tente de  passer pour un oiseau  ? Il faut beaucoup d'imagination pour le suivre dans son délire.
Conseille lui un peu de maquillage ...
D'accord, il est contre.
Comment ça, il est chaud bouillant et tu aimes ça ? Chut, malheureuse !!!

Salut Pamplemousse Rose ! Tu sens bon.

Tu es si petit. Tu crois que tu vas suffire à la tâche ? Mais ne t'inquiète pas, ta présence est gratuite. Personne ne te demande rien. Même pas la beauté. Même pas de veiller au bonheur. Continue simplement de jouer ta petite musique silencieuse.

Salut l'ange ! Ne prends pas froid.

Est-ce parce que le sexe des anges est controversé qu'il n'y a pas un joli mot pour désigner les ange-elles gardiennes ?
Ou alors, on est obligé de dire que c'est une fée ?
Elle occupe sur la terrasse un trou bien carré, probablement la niche d'une ancienne poutre.
Je l'ai trouvée dans la forêt de Brocéliande. Surexploitation de la filière magique. Des armées de Lancelot, d'affreux Merlin, des fées.
Ce n'est pas vraiment qu'elle me plaisait, mais elle avait la bonne taille pour le trou.

Alors petite ange, tu veilles sur moi ?
Non, naturellement, tu te la joues béate dans ton coin, hors des contingences humaines.
Vraiment très cul cul.

Salut petite cruche !

J'en ai soupé, tous les soirs de mon enfance. Ras le bol... Jusqu'à redécouvrir la soupe, avec des poireaux, des patates, des courgettes, des fanes de radis, un gros morceau de petit salé, du laurier, des oignons, des carottes et des navets, et tout et tout, et même un peu de tomate, pas de scoubidou mais une branche de céleri.
Une fois de temps en temps, cela embaume et c'est délicieux.
Alors pourquoi, en m'installant face à mon assiette, je n'ai d'autre envie que pleurer ? Pourquoi mon cœur se serre ? Soupe, tu n'es pas si belle , mais je te sais bonne. Alors souris-moi !
Merci soupe.
Je vais faire un effort, rester là, dîner, parler ... Les gestes du quotidien.

Salut la soupe ! Dis, tu n'es pas en train de me tirer la langue ?