Et pourquoi le beurre ? Parce que c'est un bonjour qui compte pour du beurre. Juste de quoi permettre à chacun de rigoler des merveilleux résultats obtenus par AniLouve lors de ses premiers pas en linogravure.

Salut le beurre ! Toi aussi tu es navré ? Rassure-toi, on va lui confisquer son matériel.

- Pourquoi un bisou mouillé, AniLouve, c'est humide chez toi ?

- Mais non. Simplement, tu vois, ça c'est le parking devant chez moi, et juste après la maison de droite, c'est la plage. Et les voitures se sont montés le chou, il a été fortement question de port de plaisance, bref les voitures ont fait la danse de la pluie en espérant obtenir un mouillage.

- Et M. a fait provision de bois pour la cheminée, qu'il récupère régulièrement dans le local des poubelles.

- Et donc, finis les petits nuages blancs sur fond bleu ?

- Mais non ! Ils sont de retour. Ils n'ont pas été absents lontemps.

- Plus de bisous mouillés alors ? Quelle tristesse !

Encrage à main  - (clic)

- AniLouve, tu fais joujou ?

- Je joue, mais je joue sérieusement. On m'a dit que la linogravure donnait des résultats époustouflants. Que les enfants  sont bluffés par les résultats qu'ils obtiennent. Donc, j'essaie.

- Et alors ?

- Je ne suis pas une enfant, je n'obtiens pas des merveilles merveilleuses.

- Essaie encore ! Et peut-être que si tu utilisais du vrai lino et des gouges de meilleure qualité ...

- Les gouges, il me les faudrait sélectives. Les miennes trouent plus volontiers mes doigts que mon ouvrage. Peu importe. Ma main est découpée et ensanglantée tartinée. Je la pose sur cette revue, je pose une feuille blanche par dessus, et je referme doucettement la revue.

Mettre la main à la page

- Et alors ?

- J'enfourne le tout dans ma presse et en catimini je donne quelques tours de vis.

- Et alors ?

- C'est moche !

- Donc on ne se serre pas la main pour se saluer ?

Si vous ne remarquez rien d'anormal, c'est que ce n'est pas un bon four pour vous. Sinon, il est temps de doner un dernier coup de fion ! Gné ? Il s'agit de mettre la dernière main, de donner le cachet final à un ouvrage, mais l'expression est familière. Et pour les riverains de la Marne, le Fion est une petite rivière . Pour les habitants du Marais vendéen, c'est un petit flan parfumé. Pour les Suisses, c'est un trait d'esprit. Et pour moi, le fion est argotiquement un endroit  où ne pas mettre la main. Et donc, ne pas confondre. ATTENFION, ATTENFION !

Salut les pancartes ! Mais ne croyez que l'on va tomber dans le panneau.

Un record a été battu en avril dernier, celui du nombre de détenus en France : 68 859 personnes incarcérées, dont 11 179 prisonniers de plus que les capacités d'accueuil.

80% des détenus présentent au moins un trouble psychiatrique dont une très très infime partie bénéficie d'un traitement adapté.

Les cas de  Sida et hépatite C sont multipliés par 6 en milieu carcéral mais les soins contre le VIH sont eux aussi passés aux oubliette.

Et nous sommes fiers d'être français. Du moins tant qu'il n'est pas encore 18h et son coup de sifflet.

Et pendant ce temps là, Christian Estrosi, le maire UMP de Nice, refuse de retirer son interdiction des drapeaux étrangers dans sa ville ostensiblement ostentatoires.

Et nous sommes fiers, et nous sommes fiers d'être français.

Et quand toucherons-nous au but ?

J'embroche les petits requins, je crochepatte les petites filles, je chatouille leurs majestés les chats de passags et je tourneboule les stores à rayures. Je ne fais que passer, juste le temps d'une petite pause sur le rocher.

Salut les visiteurs d'AniLouve !

- AniLouve, comment tu les aimes les nuages ? A rayure, c'est très branché.

- AniLouve, en traînée, c'est très bien. Nous pouvons nous regrouper à droite ou à gauche ou en diagonale.

- AniLouve, le must, c'est pommelé.

- En chantilly. Un gros gros tas de crème sur plusieurs étages.

- AniLouve, des petits choux, rien de mieux.

- Hé les nuages, vous ne seriez pas un peux jaloux les uns des autres ? Les nuages, je les aime blancs sur fond bleu. Un grand fond bleu azur. Et sinon, toutes les formes sont admises.

Ne vous disputez plus, je vais vous raconter. J'ai des lits par ci par là. Et des fenêtres aussi, certaines avec un vaste paysage derrière. Mais depuis mes lits, là je vois des bouts de murs, là des morceaux de fenêtres mais ici, depuis le lit d'ici, je peux regarder le ciel à travers un petit vasistas ou encore regarder un autre coin de ciel à travers un vellux. Si je devais rester longtemps alitée, c'est de ce lit que j'aurais le meilleur spectacle. Les nuages se courent après, se déforment, se regroupent, se disloquent, s'éfilochent, disparaissent et se renouvellent comme le veut le vent. Et par ci par là un goéland file ou se laisse porter par les courants. J'aime ces petits nuages sans pluie, sans incidence sur le soleil, qui jouent simplement à décorer le ciel. Et je vote contre les tous gris qui offrent un front solidaire.

Salut les nuages ! Vous, qu'aimez-vous regarder ?

Et j'ai une question, pour changer des îles désertes. Si vous deviez passer le reste de votre vie enfermé dans une grande tour, avec une belle fenêtre, qu'aimeriez vous voir par cette ouverture ? Tout est permis.

- Coucou. Il reste une petite place pour moi dans la malle ?

- Il y a bien assez de  place. Viens, on va se serrer. Attention à la scie.

- Chouette! Je prends un jerrycan d'eau fraîche et j'arrive.

Salut les cordes et les baudriers, le pneu et les pinces, salut le petit peuple de la malle et salut l'argile.