- Dis-moi, petite fille, j'ai perdu un caillou, gris, en calcaire, environ de la taille d'un loup mais un peu plus rondouillard, une centaine de kilos. Il est assez désobéissant. Il ne répond pas quand je l'appelle, j'ai peur qu'il ne se cache, peut-être qu'il ne veut pas rentrer à la maison. Tu ne l'as pas vu ?

- Non. Je n'ai vu aucun caillou.

Une rumeur a circulé et a rapidement contaminé l'ensemble de ma maison. Soi disant, AniLouve préparait des bonjours aux plantes. L'effervescence a gagné ces petites bêtes pire qu'un essaim d'abeilles, et toutes maladives qu'elles soient, dépressives, déplumées, désséchées et dévitaminées, elles ont fait de piètres tentatives pour se redresser et me voilà cernée, à l'entrée de mon blog, par les emmissaires qu'elles y ont dépéchés. Mi suppliants, mi agressifs, ils brandissent leurs pitoyables photos. J'ai dû accorder quelques bonjours et ils en trépignaient des racines. Un bonjour par semaine ai-je précisé, et j'ai vu retomber bien des branches. L'abattement n'a duré que quelques secondes, le temps que l'un puis l'autre puis tous se hissent aussi mal que possible et crient " d'abord moi", "moi ", "moi", "moi". J'ai désigné le vétéran et chassé les autres émissaires qui s'aprétaient à passer la semaine sur le palier de mon blog. Ils reviendront ...

Je salue donc Fougère, la plus ancienne de mes plantes encore vivantes. Elle est déjà venue faire un tour ici car elle sert de salle d'attente à mon Scotch. Quand il attend désespérément que la porte du paradis s'ouvre pour rentrer saluer ses croquettes, il s'installe dans le nid qu'il s'est bricolé en son sein. A cet endroit, la terre a été tellement tassée qu'elle en est devenue stérile et Fougère est tonsurée en son centre, ce qu'elle cache comme elle peut. Fougère m'a été donnée par ma tante Germaine il y a 3 ou plutôt 4 décennies. Germaine avait les doigts verts, chez elle même les batons de rosiers repoussaient. Et chez Germaine, Fougère vivait en pleine terre, à l'entrée de son jardin, pas loin du poulailler. Depuis les poules lui manquent, elle manque de terre, elle dépérit. Et elle recrache au sol quantité de petites folioles (quelques soient leurs noms) et il faut balayer, balayer, balayer ...

Je salue aussi ce qui reste de mon chevre-feuille au premier plan. Il n'était pas beau du tout, il crevait chaque année pour repartir ensuite. On l'a zigouillé. Et le voilà qui repart encore.

Allez, salut les plantes !

Mg3650S, l'imprimante de mes rêves, ça y est, je l'ai achetée ! Et alors que la précédente mal aimée n'avait pas de notice, celle-ci en a plein.

• Il y a un petit feuillet concernant l'encre imprimé au Vietnam en 25 langues  : l'encre contient un conservateur  qui contrôle la détérioration microbienne (cette information n'est pas accessible en espagnol).
• Il y a un livret de 72 pages imprimé au Vietnam en 26 langues et intitulé "Sécurité et informations importantes." Outre des mises en garde de sécurité, ce petit livret nous informe qu'il existe un manuel de base et un manuel en ligne et un CD.
• Il y a un CD mais mon ordinateur n'a pas de lecteur. J'ai donc chargé en ligne son contenu.
• Il y a trois dépliants en 8 langues chacun (24 en tout donc) intitulé "démarrage 1" et douze dépliants en deux langues chacun intitulé "démarage 2". A noter que ces dépliants parlent essentiellement par schémas interposés.
• Il y a une plaque de 28 autocollants en 28 langues : "A4 papier ordinaire - 10x15cm papier photo". A noter qu'il n'y a aucune notice expliquant où les coller et pourquoi.
• Pour finir une feuille de format A3 concerne la garantie : 4 lignes en estonien, 30cm de long en Hongrois, 7 lignes en français (un n° de téléphone - contacter votre opérateur pour le prix de la communication).

Réconfortée par tous ces encouragements en papier, j'ai passé toute une journée à installer la bête. Et j'ai échoué ! Ou du moins partiellement échoué. Avec un cable USB, c'est bon. Mais MG3650S, aussi multilingue soit-elle, refuse de parler WIFI.

Et voilà ! Tout ça pour ça. J'en profite pous saluer la boîte violette à qui j'ai déjà fait plusieurs bonjours. Mais puisqu'elle s'est invitée sur la photo, autant la remercier pour services rendus (elle sert de repose-pied).

- Vous croyez qu'Anilouve va saluer le poivre ou l'orchidée ?

- Le Poivre !

- L'Orchidée !

- Les deux !

- Deux saluts en un, vous croyez qu'elle peut faire cela ?

- Elle peut tout, c'est elle qui décide.

- Elle a dit "exotique", pour la plante ça collerait. Elle dirait que c'est la dernière arrivée à la maison, que c'est M. qui la lui a offerte même si les bonbons, c'est tellement bon.

- Pour le poivre, "exotique" collerait pareil. Elle dirait qu'elle a lu létiquette (elle lit toujours ...) et que c'est écrit "le poivre noir est parfait pour tous les plats de couleur sombre comme les soupes, consommés, bouillons  etc." et là je crois qu'elle piquerait une colère exotique.

- AniLouve, en colère ? Vous croyez qu'elle peut faire cela ?

- Elle dirait qu'elle ne fait pas brûler la soupe, jamais-jamais ! Qu'elle fait de merveilleuses soupes à la courge d'un bel orange, des veloutés de patates douces au gingembre, du bouillon de pot aux feux avec plein de petites lettres de l'alaphabet blanchettes, des crèmes de courgettes vert-tendre. Que ses soupes ne sont pas sombres pour deux sous même poivre inclus. Et surtout ele dirait qu'elle n'a pas de plus grand plaisir que de saupoudrer de poivre noir les aliments blancs : de la purée, de la crème fraiche, du  gratin de choux-fleur et aussitôt sa main se tend vers le moulin !

- Chut ! La voilà.

- Bonjour vous tous. Et salut le foulard. J'espère que personne ici ne t'a froissé, ils causent, ils causent ...

Vous vous rappelez les images d'Epinal où il fallait trouver un objet ou un personnage caché ?  Ici, j'ai mis un grand moment à trouver la tête du Monsieur. (Maintenant, elle me saute aux yeux)