Ils avaient prévu de piqueniquer, ils avaient préparé des troncs d'arbre pour s'asseoir, ils avaient cuisiné une quiche, une salade de riz et une tarte aux framboises, ils avaient mis des boissons au frais. Et finalement, ils ont oublié de venir.

Salut les elffes des sables. Une autre fois peut-être ?

- AniLouve, c'est n'importe quoi ?

- N'importe quoi en effet. Des fois, ils font la queue et aujourd'hui, rien à saluer, personne ne s'est présenté à l'entrée du blog, ils doivent être tous en vacances.

- Tu fais quoi alors ?

- Avec un peu de bouteille on fait avec les moyens du bord ... Une petite étincelle de génie et on se retrouve à saluer les bougies de l'expérience.

Madame ne philosophe pas. Elle ne rêve pas d'Affelou. Elle ne lève pas les yeux au ciel pour voir si quelqu'un peut arrêter cette saleté de four à chaleur ventilé. Non. Elle louche juste pour trouver comment se débarrasser de ce ridicule bibi jaune.

Keep cool. Salut Madame !

Au fait, c'est cela des yeux bleus ?

Où vas-tu, Poisson ? Reste avec nous, tu n'es pas bien là au soleil ?

- Mais rattrappez-le donc ! Vous voyez-bien qu'il n'a pas ses brassards.

Je salue le petit témérare ! C'est un copain de la vache. Il a été abandonné il y a quelques jours sur les mêmes poubelles qu'elle jadis. Je pense qu'il a encore en lui un reste d'espoir.

 - Mais t'es qui toi ?

- Féroce !

- Mais encore ?

- L'esprit de Grand-père Criquet. Je dévore le coeur de mes ennemis.

- Et tu as beaucoup d'ennemis ?

- Tous ceux qui approchent de trop près le carosse de mon maître. Recule AniLouve. RECULE, je te dis !

(Grand-père est collé sur le côté d'une grosse voiture. Je ne crois pas qu'il crâne.)

M. m'a dit "tu as vu, il y a quelqu'un sur le toit". J'ai immédiatement cherché mon chat, d'habitude c'est lui le quelqu'un sur le toit. Mais, non. Ce n'est pas un chat. C'est un homme qui fait une petite crise de misanthropie. Désormais il murmure à l'oreille des antennes.

Chut ! Ne le dérangeons pas. Tiens, on va saluer les petits champignons alignés sur les tuiles.

Mais pourquoi sont-elles toutes rabougries, les nèfles de M. ? Rabougries, desséchées, tachées, fripées, ratatinées. Vraiment pas de quoi être fier !

Toutefois, elles sont là. L'an dernier, je les ai loupées, et l'an d'avant aussi. Il faut dire qu'on en trouve pas longtemps sur les étals, et pas partout non plus. Les dernières que j'ai mangées, c'était de la flotte. Celles-ci, vraiment pas assez juteuses,  sont un concentré de douceur, mais sans cette petite acidité dont je raffole.

Mais où sont passées les nèfles d'antan ?

Bon, alors, on salue encore des fruits ? (D'ici que les figues s'en mêlent, il faut faire gaffe).

Ah, je vois que cela avance. C'est bien, Fille Chérie, continue comme ça. Je salue le pot qui fatalement va finir chez moi. Je prendrai un des culs en l'air, le troisième, pourquoi pas.

(Celui de devant ne fait pas la maille).

Un abricotier qui se déchaine et les abricots s'entassent et les confitures s'enchainent. Mais pour un abricot normalement suspicieux est-il plus prudent de viser le saladier ou la cagette ? La casserole ou les pots de cornichons ? Dans les pots, le plus dur est déjà passé, non ?

Salut mes cocos !

- C'est un gros bobo qui fait mal ?

- Oh oui, c'est grave !

- Grave comment ?

- Très grave  ! Ils ne s'en remettront pas. Trois verres cassés d'un coup.