- Bonjour Nicole, tu es en veine d'inspiration ?

- Pas vraiment, je ne sais plus à qui dire bonjour. Dans cet appartement il y a tout ce qui permet de bouffer, se laver, se vêtir, les meubles, la déco, la bureautique, quelques livres, quelques jeux de plage et on a fait le tour. Aujourd'hui, j'ai pensé à vous.

- A nous ! C'est trop d'honneur. Pourquoi à nous ?

- C'est très bête. Bête comme ... Enfin, vous savez. Et de toute manière, c'est la première chose que j'ai trouvé à me mettre sous la dent.

- Alors, vous êtes volontaires pour faire un bout d'essai ?

- Un essai ? Mais les autres bidules sont passés direct sur ton blog, sans essai.

- Un essai ou rien. Allez on se bouge.

- Attends, tu vois bien que nous sommes plein de sable, il nous faut passer à la douche, au maquillage, manucure, ...

- Venez nature, TOUT DE SUITE.

- Tout nus ? D'accord Nicole. Et si tu es contente de l'essai, quand serons nous programmés sur ton blog ?

- Demain. Même si je ne suis pas contente du test, vous passez demain. A 8h15.

- (les pieds restent sans voix)

- Salut les pieds ! A demain pour le pied de nez.

Chat Perché,
Douceur de l'été,
Inocence.

Pigeon vole, et la poule sur son mur.
IEt le loup qui met ses chaussettes.

Salut Chat perché ! Salut les petites bêtes à bons voeux.

On pourrait croire que cette bête Clio qui s'emmerde sous la pluie est une bête Clio qui s'emmerde sous la pluie, très grise. Mais sous une apparence anodine, c'est beaucoup plus que cela. Parce que c'est Ma Clio. Parce qu'il y a déjà plus de huit mois que M. a écrabouillé ma jolie Ka grenouille et qu'il y a huit mois que je ne conduis plus, que je suis coincée.

En achetant la Ka, je pensais acheter ma dernière voiture, à utiliser entre soixante et soixante dix ans. Clio est donc ma seconde dernière voiture.

Je la voulais plus peps, plus petite, plus fun. Elle est sage, confortable. Avec 5 portes et 3 vrais places pour les petits enfants. Une bourgeoise.

J'ai salué ici beaucoup d'objets du passé, oubliés, qui ne servent plus, que l'on détruit, comme si c'était un peu de moi qui foutait le camp.
L'achat de cette voiture est un pas en avant, qui a été difficile.
Alors, petite Clio, grosse Clio, je te salue.
J'espère que tu vas y mettre du tien pour que je ne me sente pas trop débordée par une circulation excessive.
J'espère que tu seras assez vaillante pour t'élancer dans des giratoires en folie.
Si tu pouvais tourner un peu la tête pour moi, dans les carrefours, mon arthrose t'en serait reconnaissante.
Et tant qu'à y être, ce serait sympa si tu n'avais pas le vertige sur les routes de montagne.
Pour les créneaux, on verra.

Maintenant, il faut que j'épluche les notices. Il y en a presque aussi épais que pour ma calculatrice. Mais c'est moins clair.

Salut Clio ! Et salut Tom-Tom ! Bonnes routes.

Recherche d'informations, blogs et forums, courrier, gérer ses comptes, passer une commande, merci la LIVEbox qui insuffle la vie à mon petit ordinateur.

Mais là, quand le voyant rouge est allumé, RIEN NE VA PLUS. C'est un signe vital des plus alarmants. Pour tout dire, ma connexion a rendu l'âme. Il n'y a rien à faire qu'à attendre une problématique résurrection.

On peut débrancher, et tenter de rebrancher.

Mettre un cierge.

Aller se baigner et retrouver le signal rouge à son retour.

S'énerver, enrager, fulminer, piaffer, trépigner, hurler, tempêter.

On peut même appeler le service technique. Ils sont déjà venus deux fois. Il faut changer la ligne téléphonique, celle qui est enterrée sous les villas.

Salut LiveBox ! S'il te plait, n'allume pas ce satané signal rouge aussi souvent. Ni aussi longtemps. 

Ton copain l'autre jour m'a superbement dédaigné. Il m'a toisé d'un regard trouble, hostile. Cest sûr, il n'avait pas envie d'être dérangé.

La douce Charlotte se roule parfois à mes pieds pour se faire gratter la bedaine.

La grise tigrée est un peu timide, mais élégante.

De nombreux autres chats hantent les lieux, des beaux et des teigneux. Beaucoup de chats.

Hier un roux chasseur de papillons a  été très vexé de retomber en tentant d'escalader un mur à la verticale.

Mais toi Chaton tu es le Petit Curieux.

Je  t'ai observé. Tu explores, tu secoues ton petit grelot, tu grimpes aux arbres et tu redescend en marche arrière, tu promènes partout  ton énorme queue, tu joues à te faire peur. Et tu as un frère jumeau qui te ressemble comme une goutte de lait.

Là tu viens me dire bonjour. C'est gentil, tu sais. J'aime les petits félins.

Salut Petit Curieux. Reviens quand tu veux.

Boîte aux lettres, ce n'est pas un chèque que tu as là, pas une facture, ni formulaire ni paperasse. C'est une lettre pour MAMAN. Avec des dessins. Alors fais gaffe.

Et ce n'est pas poli de tirer la langue. Alors tiens toi bien. Tu as vu ce qui est arrivé ce matin à ta copine ? Il ne faudrait pas que tu sois toi aussi prise dans la tourmente.

Tu ne sais pas ce qui est arrivé ? Le progrès. Des hommes sont venus et ont embarqué ta copine. Destination inconnue, ce n'est pas le paradis.

Il s'agit bien de ton amie qui habitait devant chez moi, la cabine téléphonique que je saluais au début du mois.

Alors toi, sois sage et accroche-toi. Tu as encore quelques années devant-toi. Mais pas trop. Tu sais, le courrier électronique, les arbres dans les forêts, le service public, tout ça.

Salut la boîte jaune ! Merci à ceux qui un jour m'ont écrit.

Et merci à ceux qui laissent des messages, internet, c'est tout de même bien chouette.

C'est dingue, dingue, même moi je trouve que c'est complètement dingue. Papeton est un récapitulatif de tous les scores aux triomonos des parties disputées entre Fille Jolie et moi-même. Une page A4, recto-verso ; il y a une page plus tardive, ne comportant que 5 lignes.

57 parties sont enregistrées entre le 21 aout 1991 et le 31 aout 1993. Sur le papier annexe, 3 parties en 1995, une partie non datée et une partie en 2002.

Mais attention, attention, j'hallucine : sur la première ligne figure un report concernant les parties antérieures. Je débute avec 43 599 points et Fille Chérie avec  43 707 points. Nous tenions donc ces statistiques depuis au moins une centaines de parties.

Je vois qu'en septembre 1991, nous avons joué le 1er, le deux, le trois, le quatre, le cinq (2 parties), le six, le sept, le huit (2 parties), le neuf, le dix (2 parties), le onze, le douze et ainsi va la vie. Nous jouions donc quasiment tous les jours. Et nous notions au jour le jour nos scores, agrémentés de toutes sortes de statistiques.

Autant avouer tout de suite que La Chanceuse a gagné 33 des 62 parties enregistrées et finit avec 1193 points de plus que sa maman. Ignoble !

Mais ce qui est véritablement terrible, c'est que nous n'avons plus joué depuis 2002. Pourquoi donc les enfants partent-ils ?

Merci vénérable papeton, qui garde la mémoire de ces heures heureuses (à la louche entre 200 et 300 heures). Et qui témoigne que mère et fille sont folles maniaques. Terrific !

Salut Papeton ! M-S, il faut absolument qu'on se fasse une partie bientôt.

soleil à babord et à tribord

Peu d'entrées dans le carnet d'adresses.
Au début, une écriture appliquée, les noms et les adresses en bleu turquoise, les numéros de téléphone en rouge.
Et puis des ratures, des surcharges, déménagements successifs.
Des informations n'ont pas été mises à jour ; elles sont sur l'ordinateur, sur le protable.
Des informations obsolètes. Ancien lycée. Ancienne vie.
Des contacts oubliés, perdus de vue, nombreux.
Les morts ne sont pas rayés de la liste.
Déprimant.

Salut le répertoire ! Pour un bonjour taper 1.

Un, deux, trois, Vinaigre !

 Il y a des rigolos pour dire que la salade, c'est bon pour le régime. Moi, ce que j'aime dans la salade, c'est la vinaigrette, avec du vinaigre balsamique et de l'huile d'olive, les lardons, les petits morceaux de fromages, les dés de jambon ou de poulet, les morceaux de pommes, d'échalottes, de tomates, les croûtons aillés, les pignons, les noix, les oeufs durs. Pour tout dire, cela ne me gênerait pas du tout de  ne pas mettre de salade dans ma salade.

J'aime la vinaigrette, voilà !

La vinaigrette, c'est bien aussi pour les artichauts.
Il ne faudrait pas croire que j'aime les artichauts, mais à six ans, j'en mangeais.
Je penchais mon assiette en glissant mon couteau en dessous, ce qui était bien pratique, le couteau n'étant momentanément plus requis pour une autre tâche. Mon père versait alors de l'huile, puis du vinaigre. Le vinaigre dans l'huile faisait de splendides images. Un jour mon père m'a dessiné ainsi un petit parapluie. Très beau. La fois d'après, bien entendu, j'ai réclamé un parapluie. Mais mon père n'a pas voulu satisfaire cette innoffensive demande. Il a soutenu mordicus qu'il ne savait même pas de quoi je parlais. Voyons, Papa !

Salut la vinaigrette ! Non, tu ne peux pas venir à table ce soir jouer avec les raviolis.

Bonjour le petit attrape bleu, pour tenir une huître au moment de l'ouvrir. Tu fais partie des encombrants. Tu ne sers quasiment jamais.

Bonjour la petite pince à sucre. Tu fais partie des encombrants, Tu ne sers jamais.

Bonjour le bidule pour tenir les  épis de mais grillés. Tu fais partie des encombrants. Tu ne sers jamais.

Bonjour les becs de canards jaunes pour attraper des plats chauds. Vous pourriez servir mais vous ne servez quasiment jamais. Encombrants ?

Bonjour la pince à épiler. Pour attraper les poils, les échardes et les épines. Très utile !

Bonjour le sel. Pour attraper les oiseaux. Mais aussi pour attraper les petites filles. Comme je détestais cette histoire de sel sur la queue que je n'arrivais tout simplement pas à comprendre !

Et il y avait d'autres attrape-Nicole que je détestais tout autant :

- Mange ta main, garde l'autre pour demain.

- Yeux marrons, yeux de cochons.

- Tu ne trouverais pas d'eau à la mer.

- On fera quelque chose de toi, si les petits poissons ne te mangent pas.