11 Janvier 1941 de M. à ses parents :
Chère petite maman, chers tous
Je suis toujours en très bonne santé, avec un bon moral. Je travaille toujours avec autant de courage. Le froid est venu mais il n'est pas aussi vif que l'an passé. Du reste, je suis bien couvert et je n'ai besoin de rien. J'espère qu'à la maison, vous êtes tous en bonne santé et qu'il ne vous manque pas de trop. Il y a quelques temps que je n'ai pas de vos nouvelles, mais comme je ne vous avais pas envoyé de lettres, je ne m'inquiète pas. J'espère, petite maman chérie, que maintenant le plus gros de la captivité est faite et que maintenant il ne tardera plus le beau jour où nous débarquerons à Xxx. Je vous envoie à tous, chers parents, mes plus affectueux baisers.
Votre petit M., qui pense à vous et qui vous embrasse.
16 Février 1941 de M. à ses parents :
Chère maman, chers tous
Depuis quelques temps je n'ai plus de vos nouvelles. J'espère qu'elles sont toujours très bonnes. Pour moi, je suis toujours très bien. Les froids sont passés. Je me porte toujours très bien. J'attends le colis de cinq kilos annoncé par papa. Je n'ai pas encore reçu celui de Xxx [soeur] qui est parti au mois d'Octobre. Il a certainement été perdu. J'ai reçu une carte de Xxx. C'est le seul copain qui pense à moi. Remerciez le de ma part. Xxx [frère] m'a écrit et j'ai reçu son colis. Je ne connais pas l'adresse de Xxx [frère lui aussi prisonnier]. Papa me dit qu'il est au stalag 1B et maman au stalag 1A. Au juste, où ? J'espère avoir bientôt de vos bonnes nouvelles et être bientôt parmi vous. J''attends des nouvelles de Xxx [soeur]. Elle m'oublie un peu ou je ne reçois pas ses lettres. Je vous envoie à tous, chers parents, mes baisers les plus affectueux et vous souhaite à tous une très bonne santé. Votre petit M.
1er Mars 1941 de M. à sa mère :
Chère Maman, chers tous,
J'ai reçu avec plaisir cette semaine deux cartes de la maison et le colis d'oranges et mandarine qui m'a tant fait plaisir. Les fruits étaient très bons et sont arrivés à très bon port. Je vous envoie aujourd'hui une photo d'amateur. Je suis avec un très bon copain. J'espère que vous avez reçu ma photo. Comme vous avez vu je ne suis pas très bien dessus car je fais une grimace. Je vous envoie une étiquette colis. Dimanche, je vous en enverrai une autre, mais rouge. Il ne faudra pas faire de distinction et me la renvoyer comme étiquette bleue. Enfin, je me porte toujours très bien et j'espère avoir encore cette semaine de vos bonnes nouvelles. Je vous envoie à tous de mes plus affectueux baisers.
Votre petit M. qui vous aime et vous embrasse très fort.
16 Mars 1940 de M à sa mère et à tous :
Chère Maman, chers tous,
Je suis toujours sans nouvelles de la maison et des frangins. J'ai envoyé une carte à Xxx [soeur], qui ne m'a écrit qu'une fois depuis que je suis prisonnier ainsi que Xxx [frère] du reste. Je me porte toujours très bien et j'espère qu'il en est de même à la maison. Ici, l'hiver est maintenant fini. Heureusement, iln'a pas été trop dur. Je travaille toujours à la même ferme. Il ne me manque rien. Donnez le bonjour de ma part aux copains et aux copines qui pensent peut-être encore à moi. J'attends avec impatience de bonnes nouvelles car les dernières lettres que j'ai reçues étaient encore de l'année 1940. Bons et affectueux baisers à vous tous de votre petit M. qui pense beaucoup à vous.
7 Juillet 1941 de M. à sa mère et à tous :
Cette année encore, chère petite maman chérie, je ne peux t'envoyer pour ta fête que mes baisers les plus affectueux et les plus sincères. Je voudrais que ce 15 août te trouve en bonne santé et heureuse. Surtout petite maman chérie, ne t'inquiète pas pour ton grand fils. Il se porte bien et espère bientôt te revoir. J'ai touché pour le mois de Juillet trois lettres, trois cartes et trois feuilles pour colis. Je viens d'écrire à Xxx [frère] et lui ai envoyé une étiquette. Je garde les trois autres pour plus tard. Surtout ne vous privez pas pour moi. Si vous n'avez rien, gardez les étiquettes. J'espère que ma lettre vous trouvera en bonne santé, avec un bon moral. Moi je me porte toujours très bien (...)
La lettre évoquée ci-dessus, 7 Juillet 1941 de M. à un de ses frères :
Chers tous
Félicitations aux heureux parents. Beaucoup de bonheur au petit filleul. Ici la santé et le moral sont toujours bons. Espère avoir bientôt de vos bonnes nouvelles. Affectueux baisers à vous quatre . M.
Je joins une étiquette pour colis (cigarettes). Merci.
Salut papa !